Chaque mois, un partenaire de Super-Liste nous explique comment les supermarchés peuvent nous aider à adopter une consommation alimentaire plus respectueuse du climat et de l’environnement. Cette fois, nous donnons la parole à Pieter Van de Sype de chez BOS+, qui nous explique les mesures que les supermarchés peuvent prendre pour éviter la déforestation liée à la production d’aliments.
Les forêts sont indispensables. Elles fournissent de l’air et de l’eau purs, protègent de la sécheresse et des inondations, rafraîchissent et sont incroyablement belles. Les arbres et les forêts servent aussi de source de matériaux tels que le bois, les teintures, les huiles et les médicaments. Ils nous nourrissent en produisant des fruits, du cacao, du café, des champignons, des noix et toutes sortes d’autres délices. Les bois offrent un habitat et une protection à d’innombrables espèces animales et végétales. Ils sont également essentiels à la subsistance de plus d’un milliard de personnes qui vivent dans les forêts ou aux abords, ou survivent grâce à elles.
Enfin, les arbres et les forêts sont l’une de nos armes les plus puissantes contre le dérèglement climatique : le dernier rapport du GIEC réaffirme que l’arrêt de la déforestation est l’une des mesures rentables les plus importantes en matière de protection du climat (voir illustration).
C’est la raison pour laquelle BOS+ s’implique pour davantage de forêts de qualité, en Belgique comme dans le monde.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les choses ne vont pas dans le bon sens en ce qui concerne les forêts. Chaque année, une surface équivalente à la Belgique de forêt tropicale primaire irremplaçable est détruite dans le monde, principalement à cause de l’agriculture, qui vise en grande partie à satisfaire la faim de consommateurs vivant à des milliers de kilomètres et qui n’ont généralement pas conscience de cet impact. En effet, une foule de produits consommés dans nos pays contiennent des ingrédients qui contribuent à la déforestation au Brésil, au Ghana, en Indonésie et dans de nombreux autres pays.
La viande, et donc le soja destiné à l’alimentation animale, en fait partie, de même que le cacao qui sert à fabriquer notre chocolat, l’huile de palme contenue dans une grande diversité de produits, des biscuits à la pâte à tartiner. Pour faire place à ces cultures, on détruit trop souvent les forêts et les autres écosystèmes. Une fois cultivés, ces ingrédients sont commercialisés tout au long d’une chaîne d’approvisionnement pour être finalement transformés en produits finis qui arrivent dans les rayons de nos magasins. La seule consommation belge contribue donc en moyenne chaque année à la déforestation d’une surface équivalente à toute la région bruxelloise.
La viande est la principale cause de la déforestation. La viande, ou plutôt le bétail, est produite sur des pâturages où se trouvait encore, il y a quelques années à peine, la forêt amazonienne. Le soja utilisé pour nourrir le bétail belge entraîne la destruction massive de la savane. Le gaspillage de nourriture constitue aussi l’une des causes indirectes de la déforestation. Pour produire des aliments, il faut des terrains, généralement rares. La réduction du gaspillage alimentaire entraînerait une diminution de la pression sur les terres et donc, à terme, une diminution de la pression sur les forêts.
Certes, nous achetons une grande partie de ce que nous consommons dans les supermarchés, mais le consommateur reste maître des cordons de sa bourse. Il peut décider de faire des choix plus conscients, afin de ne plus contribuer à cette déforestation. Pourtant, avouons-le, il est difficile de savoir avec certitude que les produits que nous achetons sont réellement éthiquement responsables. N’est-il pas étrange que nous ayons si facilement la possibilité d’acheter des produits qui contribuent à la déforestation ?
Les supermarchés pourraient vérifier soigneusement la provenance des produits commercialisés dans leurs rayons, et ne travailler qu’avec ceux qui ne causent aucune destruction des forêts. Ils contribueraient ainsi à la durabilité en exigeant de leurs fournisseurs un meilleur contrôle de leur chaîne d’approvisionnement, afin qu’aucune forêt ne soit plus détruite. Si les supermarchés décident de participer à la transition protéique et de lutter activement contre le gaspillage alimentaire, il sera plus facile pour les consommateurs d’éviter les produits issus de la déforestation.
Les supermarchés sont en mesure de fixer des objectifs clairs à cet égard, avec un calendrier ambitieux, d’y associer des plans d’action et de les mettre en œuvre efficacement. En outre, la diffusion massive de ces informations auprès des consommateurs nous aiderait à faire un grand pas en avant. Dernier point et non des moindres, les supermarchés pourraient poursuivre leur réflexion constructive avec d’autres acteurs et contribuer à des modèles de travail qui excluraient la déforestation de notre système alimentaire. Un véritable atout pour le climat, la biodiversité et la société.
C’est la raison pour laquelle BOS+ unit ses forces à Super-Liste.
Superlijst Sociaal België 2024 wordt mogelijk gemaakt dankzij de financiële steun van Rikolto, DGD (de Belgische Ontwikkelingssamenwerking), de Vlaamse Overheid (Departement Landbouw en Visserij), De Nationale Loterij, Oxfam België en Fairtrade Belgium.
L’étude « Super-Liste Sociale Belgique 2024 » est rendue possible grâce au soutien financier de Rikolto, DGD (Coopération belge au Développement et Aide humanitaire), le Gouvernement flamand (Agence de l’Agriculture et de la Pêche), la Loterie Nationale, Oxfam Belgique et Fairtrade Belgium.